Sciacca Social Club (Pleasant Avenue - East Harlem)

Domicile de Charles Forlenza (Pleasant Avenue - East Harlem)

Il faisait déjà nuit lorsque Charlie Forlenza quitta son domicile et le froid hivernal, encore plus mordant que durant la matinée, lui transperçait sa veste en cuir ainsi que son survêtement. Néanmoins, il avait décidé de faire à pieds le chemin qui séparait son domicile du Sciacca Social Club.

Le Sciacca Social Club était récent et avait été bâti sur les ruines du Sanmarco Social Club, l'ancien club social du quartier. Dorénavant, c'était au "Sciacc'", comme il avait été surnommé, que les vieux italo-américains de la zone avaient l'habitude de se réunir afin de discuter, jouer aux cartes ou bien encore de boire un café.

Pleasant Avenue, East Harlem, dernière enclave italienne de cette partie de Manhattan, avait de tout temps eu une sulfureuse réputation et été le fief de nombreux mafiosi. Néanmoins, il y faisait bon vivre et on pouvait y élever ses enfants. Bien sûr, de temps à autre, le NYPD venait y "ramasser" un cadavre ou bien encore "coffrer" quelques individus. Mais ceci n'était pas monnaie-courante.

Durant sa marche, Charlie respira à pleins poumons et ne fût pas gêné, croisant à peine un passant ou deux. Après dix minutes, il arriva enfin à hauteur du club et y franchit la porte.

Malgré l'heure tardive, il restait encore quelques clients en train de discuter de choses et d'autres, et une ambiance enfumée embaumait l'air. Sans un regard pour les autres, Charlie se dirigea d'un pas décidé au bar, puis appela le barman.

Il s'agissait d'un vieil homme courtaud et chauve répondant au nom de James Napolitano. Mais tout le monde l'appelait "Jimmy Bald" en raison de sa calvitie. Charlie ne le connaissait pas personnellement, mais il savait que c'était un type sûr qui durant sa carrière de barman, qui plus est dans ce quartier, avait connu tout un tas d'affranchis.


James Napolitano

Une fois que ce dernier se trouva à sa hauteur, Charlie lui susurra :

"Dis-moi Jimmy, j'aimerais parler à Vito, c'est quelle porte son bureau ?"

Charlie était venu dans l'intention de parler à Vito Sacripante afin de lui faire "une offre qu'il ne pourrait pas refuser". C'était Sacripante qui gérait le Sciacca Social Club et malgré le fait qu'il pensait que la conversation allait être houleuse, Charlie avait prit la décision de venir seul. Il était sur "son secteur".


Vito Sacripante

Sacripante devait maintenant frôler les soixante ans et avait un temps fréquenté le "milieu", faisant même de la prison pour braquage dans les années 80. C'était ce qu'on appelle un "client". C'est pour cette raison que "Charlie Le Chauffeur" avait amené un couteau de chasse de chez lui...


Couteau de chasse

Jimmy observa quelques instants l'homme qui venait de s'adresser à lui, ce visage lui disait quelque chose, pourtant il n'aurait su dire qui était exactement l'homme qui se trouvait devant lui, ni même ou il avait pu le rencontrer. Fallait dire c'était pas le passage qui manquait ici ! Lorsque l'homme en question demanda à Jimmy ou se trouvait la porte du bureau de Vito Sacripante, Jimmy posa les coudes sur le bar et s'approcha de l'homme et demanda

- Qu'est ce que vous lui voulez à Vito ?

Jimmy vouvoya son interlocuteur, ce n'était pas dans ses habitutes mais il avait des valeurs, il ne tutoyait jamais les personnes plus agées c'était sa manière à lui de rependre des valeurs auquels ils étaient attachés, des valeurs auquels les jeunes ne se souciaient même plus.

Jimmy parut méfiant puis bizaremment il sourit à l'homme et ajouta

- Le bureau de Vito, il est au premier étage, vous prenez le couloir et c'est la première porte à gauche vous pouvez pas la manquer ! Frapper à la porte avant d'entrer...

Sur ces recommendation, Jimmy se redressa et reprit son travail comme si de rien n'était tout en essayant de deviner ou il avait bien pu voir ce veillard mais sa mémoire lui jouait des tours ces derniers temps.

Si Vito fut surprit de la visite de Charles il n'en dit rien, il écouta silencieusement ce pourquoi il s'était donné la peine de venir. Une fois qu'il eu terminé avec ses menaces qui vallaient certainement pas mieux que l'homme qui se trouvait en fac ede lui il ajouta froidement, non sans bien jeté un rapide coup d'oeil dans son tiroir qui était bien heureusement déjà ouvert, le hasard faisait bien les choses.

- Elle est belle ton histoire mais elle se termine mal , j'ai pas besoin d'entendre la suite pour le savoir. Il y'a trois ans à peine dirons nous, effectivement il y'avait le Sanmarco Social Club ici, et comme tu me l'as si bien indiqué il appartenait à Vinnie Gaggi, mais y'a de l'eau qu'a coulé sur les ponts depuis...Alors viens pas me jouer ton cinéma sur l'honneur parceque ca marchera pas ave moi, et vous étiez ou toutes ces années ? Le sort du Sanmarco ne vout préoccupait pas , et quand il y'a eu la proposition de rachat ou étiez vous ? Faut dire ce qui est le terrain il ne le vendait pas si cher, c'était les travaux qui l'étaient ! Et là bizaremment perssone n'a pointé le bout de son nez ! Et quelques années plus tard on viens s'interessé à mes affaires ? Va te faire foutre Charles !

D'un geste rapide Vito s'emparra de son revolver dans le tiroir. Il savait que Charles était pas le genre de cas à discuter, et ça tombait bien vito était pas d'humeur à discuter. Il scrutait chaque geste de Charles prés à tirer si la situation devenait trop dangereuse pour lui.

- Si tu veux le Sciacca Social Club je te le vend !

Vito fulminait de rage aprés avoir vu que Charles insistait. Vito n'était pas patient, et il n'avait pas envie de discuter pendant des heures, il savait qu'ils ne tomberaient pas d'accord.

- Mon offre ne l'est pas non plus , je pense que nous avons un sérieux probléme Charles...

Il avait ajouté tout cela tout en braquant à nouveau son arme en direction de Charles, determiné à tirer.

- Je serais toi je retournerait d'ou je viens et je dirais à mon boss que Vito Sacripante refuse de négocier, et que le seul moyen d'avoir le club c'est de l'acheter. Aprés adviendra ce qu'il adviendra !

Dans le petit bureau enfumé de Vito Sacripante, le rapport de force se prolongeait. Et pas en l'avantage du mafioso. Charlie Le Chauffeur perçu dans le regard du maître des lieux qu'il était à deux doigts de presser sur la détente. Ce geste aurait été suicidaire de la part de l'ancien braqueur, mais Charlie avait suffisamment connu Vito à une époque pour savoir que dans des moments comme ça, il n'était plus maître de ses actes. Mieux valait déguerpir que se retrouver dans la tombe. Levant les mains en l'air, Charlie se leva et se déplaça à reculons vers la porte, le cigare dans le coin de la bouche.

"Comme tu voudras Vito, je m'en vais."

Puis Forlenza sortit de la pièce sans demander son reste. Une fois qu'il l'eut refermé, il resta un temps dans le noir du couloir, et ferma les yeux le temps de reprendre ses esprits. Il l'avait échappé de justesse...Puis il se surprit à sourire. "Tu va avoir une drôle de surprise petit con", pensa-t-il, "tu me laisses pas le choix". Enfin, le cigare toujours fermement encré dans le coin droit de sa bouche, le vieux gangster dévala les marches et se dirigea vers le bar, où il commanda un capuccino à Jimmy Napolitano, le gros barman chauve.

Charlie avait repris ses esprits et conversa un peu avec Napolitano, savourant son breuvage et terminant le cigare qu'il avait pris sans qu'on l'y invite dans le bureau du premier étage. Durant les brefs échanges qu'il eut avec Jimmy, Charlie se montra agréable et courtois. Une fois qu'il eu terminé, il consulta la vieille horloge et remarqua qu'il était presque onze heures du soir. Il ne restait donc plus qu'environ une heure avant la fermeture du club.

Le mafioso prit donc la décision de s'en aller, et avant de sortir, il prit bien soin de lancer un "au revoir" général. Il fallait que les quelques personnes qui étaient encore sur les lieux puissent ensuite dire que Charles Forlenza avait bien quitté le Sciacca Social Club ce jour-là aux alentours de onze heures, et qu'il était visiblement de bonne humeur...

Parking du Sciacca Social Club