Delio's Restaurant (East Harlem)

"Putain de froid ! maugréa "Charlie Le Chauffeur" à peine eût-il mis les pieds hors de sa Cadillac.

Lui et son chauffeur, Frank Marandano, s'étaient levé de bonne heure ce matin-là de février afin de se rendre au Delio's Restaurant, un petit restaurant italien familial basé à East Harlem.

L'établissement se trouvait hors de la zone de Pleasant Avenue, qui constituait les "derniers vestiges" de la partie italienne de Harlem, si bien qu'il faisait un peu folklorique dans cette rue où s'étaient entassées au cours de ces trente dernières années de nombreuses familles portoricaines aux revenus modestes.

A cette heure-là (il était neuf heures), qui plus est par un dimanche glaciale, les rues étaient entièrement désertes. Si "Charlie Le Chauffeur" et "Frankie Fist" étaient venus quelques heures plutôt, il aurait pu observer tout le "cirque" mis en place par les dealers de crack et de coke du quartier et peut-être même auraient-ils pu assister à des échanges de coups de feu : selon le NYPD, cette rue faisait partie des plus dangereuses de Manhattan.


Cadillac de Charles Forlenza


Frank Marandano

Néanmoins, si Charlie Forlenza et son vieil ami avaient fait le déplacement, ce n'était pas pour disserter ni pour se dire à eux-même que les rues étaient plus sûres "au bon vieux temps". Ils étaient venu afin de rendre une petite visite de "courtoisie" à Giovanni Imperioli, le propriétaire du Delio's Restaurant.

Les deux hommes, remontant haut leurs vestes en cuir afin de se protéger du vent glacial, se dirigèrent d'un pas décidé vers la porte d'entrée du restaurant. Une fois rendu, comme ils s'y attendaient, ils purent lire à travers la vitre une pancarte indiquant : "fermé : ouverture à partir de 11h45", mais ils purent aussi observer que la grille métallique qui prévenait le restaurant des cambriolages nocturnes était levée : le petit restaurateur italien devait être en train de s'activer en cuisine, de nettoyer les sols et de préparer les tables, en attendant que sa femme et ses deux frères viennent lui prêter main forte aux alentours de onze heures, comme de coutume.

Regardant un moment aux alentours afin de vérifier que les rues étaient toujours aussi désertes, les deux hommes se regardèrent quelques instants avant que Charlie ne finisse par hausser les épaules. Tandis que ce dernier s'allumait une cigarette, Frank "Frankie Fist" Marandano appuya sur la sonnette d'entrée.


Delio's Restaurant


Giovanni Imperioli

Photos de présentation du restaurant :

La scène s'était déroulée bien trop rapidement pour que Giovanni ne puisse intervenir de quelque manière que ce soit. Les deux types qui étaient entrés sans aucune permission, Giovanni les connaissait. Cela faisait bien longtemps qu’ils ne les avaient pas vu et il ne s’en était d’ailleurs jamais plaint ! Il regretta de ne pas avoir fait plus attention avant d'ouvrir la porte. Il savait qu’à partir du moment ou ses deux types s'étaient intéressésà lui, l'histoire ne faisait que commencer. A quoi bon se tourmenté, Giovanni n'aurait pas gain de cause et cela peu importe ce qu'il pouvait faire ou même dire. Ainsi lorsque Charles l'invita à s'installer autour du bar afin de boire un verre Giovanni s'exécuta.

"Ecoutes Giovanni, j'aurais un service à te demander."

Giovanni savait à quoi s'attendre, leurs petits services ne ressemblaient en rien aux genres de services que l'on rendait avec plaisir, mais plutôt dans la contrainte. Un seul regard en direction de Franck qui revenait de la cuisine ne fit que conforter Giovanni dans son idée. Le hachoir à la main, il resta dans l'encadrement de la porte, comme pour rappeler à Giovanni qu'il était là et pas d'humeur à plaisanter.

- Quel genre de service tu attends de moi ?

Demanda Giovanni peu confiant sur la suite des événements.

Giovanni écouta Charles en silence, il savait qu'il n'avait pas tort sur le fait que les rues étaient de plus en plus incertaines à New York, Giovanni avait déjà eu quelques problémes avec des jeunes du quartier, il y'avait à peine de cela trois mois et ce n'était pas la première fois. Giovanni savait trés bien les risques qu'il encouraient à refuser la proposition de Charles, les représailles se feraient vite ressentir. Giovanni n'avait que deux possibilité, négocier l'affaire ou alors quitter définitivement la ville.

- Il n'y a pas que les rues qui deviennent de plus en plus incertaine, mais également les valeurs des "hommes d'honneurs" qui n'ont aucun scrupule à racketter des petits commercants... Pourquoi vous n'aller pas racketter les grandes entreprises ? Ecoutes Charles, je vais être sincére avec toi je n'ai pas les moyens de payer mes employés correctement pour le travail qu'il font, subvenir à mes propres besoins et aux charges de mon restaurant si je te payes 1500$ par mois. Je suis comme la plus part des types à New York, je boss pour avoir ce que j'ai ! ( ironisa t'il ) Alors si tu veux un boulot fictif pas de probléme, mais au niveau du salaire va falloir trouver un arrangement...Je suis pas en mesure de te payer 1500$ !

Giovanni fut fort surprit de la réaction de Charles, tellement qu'il décida d'aller droit au but avec l'histoire des clefs. Cette histoire enchantait pas Giovanni qui ne comprennait vraiment pas l'interet de la chose.

- Explique moi Charles ce que tu veux faire avec mes clefs, je ne comprend pas ce que tu veux venir faire ici quand je ne serais pas là ?

Giovanni était méfiant , et y'avait de quoi. Il y'en avait pour cher de matériel dans la cuisine et même dans la grande salle. Giovanni attrapa la bouteille de Wiscky, plus sous la pression des nerfs qu'ils fallaient relacher que pour se saouler. Il jeta un rapide coup d'oeil en direction de l'autre homme qui visiblement ne le lachait pas du regard, cela en devenait presque gênant.

Giovanni voyait qu'il venait de toucher une corde sensible de Charles, mais leur cinéma il s'en fichait il était hors de question qu'il accepte sans savoir.

- Charles si tu veux que j'accepte ton service comme tu le dis si bien va falloir jouer un peu plus la carte de la transparence. Je veux pas avoir de probléme, je veux pas que mon restaurant serve d'entrepôt ni de squat. Je viens te dire que j'étais d'accord pour le travail fictif et le salaire, alors tu peux bien me dire à quoi vont te servir le double de mes clefs... Et viens pas me dire que c'est des questions à la con, on est en train de parler de mon restaurant là, de mon argent.

Si Giovanni avait levé le ton de la voix, il n'en demeurait pas moin vigilant. Il voyait bien que les hommes n'attendaient que ça. Seulement tous ce compliqua, Chritopher le petit jeune arrivait en avance... Il poussa la porte à plusieurs reprise il ne comprenait pas ce qui ce passait. Il approcha son visage de la vitre et mis ses mains contres ses yeux pour mieux distinguer ce qui se passait dans la salle. Il remarqua rapidement Giovanni en discussion au bar avec des hommes. Il retourna donc à la porte et frappa trois coups. Giovanni se tourna vers Charles inquiet.

- Bon ok ça marche, pour la clef on rediscutera de ça plus tard, tu sais ou me trouver de toute manière. Passe tôt quand tu veux me voir je suis là des huit heures du matin !

Giovanni avait gagné le gros lot : il venait de mettre Forlenza sérieusement en colère. Ce dernier allait lui mettre les points sur les "i" lorsque quelqu'un frappa à la porte. Les trois hommes stopèrent alors leur conversation séance tenante. Charlie vît ensuite qu'un jeune type, qui ne devait pas encore avoir la vingtaine, essayait de regarder ce qui se passait à travers la fenêtre. Au vu de la réaction d'Imperioli, qui s'empressa d'aller ouvrir, le vieux mafioso se dit qu'il devait s'agir de l'un de ses employés.

"Tu ne perds rien pour attendre mon vieux !" songea Charlie.

Au moment où le petit restaurateur faisait savoir au deux hommes qu'il se trouvait dans son restaurant tous les matins à partir de huit heures et qu'il était prêt à discuter avec eux, Forlenza se contenta d'un :

"Ouai, c'est ça, c'est ça ! En attendant, je repasserais d'ici peu signer mon contrat et chercher ma paye !"

Sur ce, les deux gangsters sortirent empressement de l'établissement, bousculant au passage le jeune employé qui y rentrait.

Un fois qu'ils se retrouvèrent de nouveau dans la rue, la morsure du froid hivernal ne se fît pas attendre, si bien qu'ils fermèrent leurs vestes en cuir et remontèrent leurs cols aussi haut qu'ils le pouvaient. Il se dépêchèrent alors de regagner la voiture de "Charlie Le Chauffeur", d'y monter et allumèrent le chauffage.

Frank Marandano mit la radio en route et la fixa sur une station qui diffusait de la musique classique. "Frankie Fist" connaissait bien son patron, et il savait que ça l'apaisait.

Forlenza était d'une humeur massacrante et ferma les yeux durant quelques instants, afin de reprendre son calme.

Il fût à deux doigts de demander à Marandano d'aller donner "une bonne leçon" à Imperioli le soir même afin de le pûnir de son insolence mais il se ravisa. En fin de compte, malgré ses réticences, Imperioli allait lui fournir un emploi fictif ainsi qu'un confortable salaire de 1 000$ chaque mois. En fouttant la pression à Imperioli, il mangerait tous les jours à l'oeil par la même occasion. A chaque fois, Forlenza lui dirait de mettre ça sur son compte et lorsque le moment serait venu de payer la note, Charlie lui dirait de "se carrer ses factures au cul". Et si il se ravisait de protester, à ce moment-là, oui, il le ferait tabasser.

Finalement Charlie sourit. Il était content de son coup...

HRP : Je voudrais savoir si mon action est validé svp :-)

Domicile de Charles Forlenza (Pleasant Avenue - East Harlem)